Valoriser le patrimoine local,
l'histoire et l'identité du quartier

Rendre la culture accessible à tous

De nombreux dispositifs pédagogiques et éducatifs sont mis en place à travers l'aménagement de ce quartier : visites par des écoles, collèges et lycées, visites professionnelles (écoles supérieures d'aménagement, « coulisses du bâtiment », club régional écoquartier...) ou encore dispositifs pédagogiques sur site.

Ainsi, une série de panneaux explicatifs maillent le quartier, projettent le passant dans l'avenir (perspectives, insertions paysagères...), détaillent les performances environnementales des bâtiments... La création de panonceaux est envisagée dans les espaces verts qui, sans s'inscrire dans un véritable « sentier » permettront aux visiteurs de butiner les informations sur telle ou telle espèce végétale présente sur site.

En outre, la mise en place de nichoirs et/ou « d'hôtels à insectes » sera réalisée dès que les circulations douces seront plantées, en lien avec les écoles avoisinantes et avec les associations existantes en la matière. Enfin, ainsi que nous le verrons ultérieurement, une exposition sur l'histoire du site est envisagée à terme.

Préserver le patrimoine naturel

Ainsi qu'il a été indiqué précédemment, l'étude d'impact menée en 2005, avant urbanisation, avait conclu à l'absence de qualité faunistique et floristique du site.

Seuls une petite dizaine d'arbres de hautes tiges recensés et, bien que non « remarquable » au sens littéral du terme, ils ont quasiment tous été conservés afin de s'appuyer sur l'existant et de bénéficier de la taille de ces sujets.
L'activité agricole présente sur site (maïsiculture intensive), jugée non valorisante et surtout en déphasage total par rapport au contexte urbain existant et aux objectifs de centralité renforcée affirmés par le programme du quartier n'a pas été poursuivie.
Au fur et à mesure de l'urbanisation du site, cette activité agricole est donc amenée à disparaître en faveur de la création de jardins partagés en pleine terre ou encore en faveur de potagers situés sur le toit d'immeubles, comme certains promoteurs l'envisagent déjà sérieusement.

Dans ces conditions, le défi de l'écoquartier de Monconseil consiste, non pas à préserver, mais à créer. Ainsi, fidèle à la réputation de « jardin de la France » de la Touraine, la ville de Tours a toujours mis en avant la volonté forte de qualité paysagère du site.

Le projet d'aménagement permet la création d'un jardin de grande ampleur (1,2 ha pour le jardin de la Grenouillère) qui, fait remarquable, a été modelé, aménagé et entièrement planté de ses sujets principaux (arbustes et arbres de hautes tiges, à l'exception des fleurs d'ornement) avant que la première route ne soit tracée ou que le premier bâtiment ne soit en cours de construction.
Rompant ainsi avec la tradition de l'aménagement qui veut que les espaces publics plantés soient réalisés en dernier, cette plantation anticipée (de 10 ans par rapport aux dernières opérations immobilières) permettra aux futurs habitants du quartier de déambuler avec plaisir dans un jardin dont les sujets étendront généreusement leurs ramures.

Monconseil s'émaille également de jardins « de poche » dans le quartier, dont les fonctions sont adaptées au cas par cas : le jardin public de la rue Lazareff, qui fait face à l'EHPAD, est ainsi dessiné et planté en fonction des usages et des habitudes des personnes âgées qui seront amenées à vivre au sein de cet établissement. Les senteurs, les essences doivent leur rappeler leurs propres jardins d'antan. D'autre part, certains jardins seront dévolus à la création de jardins partagés, avec l'aide d'associations locales préexistantes ou d'une future association de l'écoquartier de Monconseil. En outre, les circulations douces sont toujours le support d'une végétalisation marquée et qualitative.

Mettre en valeur le paysage urbain, le patrimoine architectural, préserver la mémoire des lieux

Le site de l'écoquartier de Monconseil n'est pas situé dans un secteur sauvegardé ou dans un rayon de     500 mètres, ni même en co-visibilité (fait rare sur la ville de Tours), avec un bâtiment classé. L'immense majorité des constructions sur site sont des pavillons individuels que l'on peut dater des années 1950 à 1970, sans un réel intérêt urbain, paysagé.

Seule une gentilhommière, située au sein du périmètre, peut être considérée comme un témoignage architectural significatif, bien que non protégée. Le projet d'aménagement a fait corps avec ce bâtiment en le préservant, lui et son parc arboré, et en cadrant des vues sur ses aménités architecturales : le jardin de la Grenouillère poursuit son chemin d'accès par un cheminement piéton planté permettant de guider le regard du passant.

Le petit patrimoine rural est également quasi-inexistant sur site : un puits qui témoigne de cette époque agricole a été conservé.

Enfin, la trame viaire périphérique du site, ancestrale (notamment la rue du Pas Notre Dame et la rue de la Chapelle qui constituent de très vieux axes de la ville), a été poursuivie à l'intérieur du quartier, permettant ainsi de bénéficier de perspectives visuelles préexistantes et significatives.

3 sites ont fait l'objet de fouilles archéologiques prescrites par l'Etat (pour un montant de
800 000 €HT). Ces fouilles ont donné lieu, essentiellement, à la collecte de données purement scientifiques qui ont permis de tracer l'histoire de cette partie Nord de la ville, consistant essentiellement en une utilisation agricole à travers les âges (occupation continue ou discontinue, en fonction des sites, de l'Age du Bronze à notre ère).

La toponymie a été respectée : les lieux-dits (« la Grenouillère », « la Chapelle » et « le Petit Beauséjour ») sont tous repris dans la dénomination d'opération diverses (le « jardin de la Grenouillère », la résidence « Petit Beauséjour » de 31 logements sociaux, la prolongation de la « rue de la Chapelle »). Ces occurrences seront probablement amenées à se poursuivre au fur et à mesure de la réalisation de l'opération d'aménagement.

Enfin, Monconseil reprend largement les « codes couleurs » ancestraux, inexprimés mais pourtant bien tangibles en Touraine, à savoir une dominante de façades blanches ou beiges qui s'harmonisent naturellement avec la lumière naturelle si particulière du Val de Loire.